Tv Bruits ou l’anti Loft Story

Article paru dans ToutToulouse n°38 du 20 au 26 juin 2001

mercredi 20 juin 2001 dans Notre histoire


La chaîne de télévision associative sort de la clandestinité et demande au CSA l’autorisation d’émettre sur Toulouse par voie hertzienne

L’aventure initiée un soir de janvier -via le "piratage" du réseau hertzien local depuis les toits des anciens locaux de la préfecture rue de Metz par une poignée d’intermittents de l’audiovisuel et d’étudiants de l’ESAV (Ecole supérieur de l’audiovisuel)- est devenue une association type loi de 1901, TV Bruits.

Celle-ci vient de demander l’attribution d’une fréquence temporaire dès la rentrée qui sera bientôt soumise à l’agrément du CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) présidé par Dominique Baudis.

Selon Jean-Luc Galvan, l’un des fondateurs de TV Bruits, cela constitue "une première étape pour que le projet grandisse avant son installation définitive d’ici un an et demi". Jean-Luc Galvan, un "historique" de Canal Sud (l’une des premières radios associatives toulousaines en 1981), aujourd’hui réalisateur de documentaires, poursuit : "TV Bruits s’inscrit dans une structure nationale appelée TSA (Tiers secteur audiovisuel) pour le différencier du secteur commercial (TF1, M6, Canal Plus, TLT...) et du service public (France 2, France 3). Ce "Tiers Secteur" regroupe des projets de télévision et de structures de production associatives à but non lucratif. L’objectif est de faire des programmes où les spectateurs prennent leur destin en main."

A mille lieues de l’audimat et de Loft Story "où l’on transforme des êtres humains en cobayes pour faire du fric", les animateurs de TV Bruits définissent la "télévision citoyenne" de demain : "Ce sera une télé de proximité ancrée dans la vie sociale et culturelle d’un lieu, d’un quartier, d’une ville où les gens se reconnaîtront. Ce sera aussi un outil dont la vocation éducative formera des gens à l’audiovisuel en leur permettant de faire eux-mêmes les sujets qui les touchent. On peut aussi imaginer des ateliers en partenariat avec des écoles. Enfin, elle diffusera le travail de créateurs (documentaire, film d’animation, courts métrages, fictions) sortant de l’ordinaire et jamais présenté ailleurs pour des raisons commerciales."
Les fondateurs de TV Bruits chiffrent leur projet entre deux et quatre millions de francs annuels pour un local de 300 m², trois salles de montages et une régie mobile. Le tout encadré par une équipe de dix personnes. Soit "le prix d’un documentaire de 52 minutes fabriqué par une production parisienne."

En attendant la réponse du CSA, TV Bruits tisse son réseau composé de radios associatives, d’associations et d’acteurs culturels, qui lui confèrent une "légitimité" lui faisant espérer "qu’en cas de concurrence avec un projet commercial pour l’attribution d’une fréquence, nous serons prioritaires."

Jean-Manuel Escarnot

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