Si je me vends
dimanche 10 janvier 2010 , par Humeurs
dansVoir en ligne : le site de Mathius Shadow-Sky :
Extrait du Livre en construction du musicien et compositeur Mathius Shadow-Sky : [Dans le ciel, le bruit de l’Ombre MANIFESTE POUR LE SOULEVEMENT SONIQUE DE LA JEUNESSE]
MARCHE
des serviles
Si je me vends :
c’est que je ne suis plus libre.
Si je me vends :
c’est que je suis vendu à la volonté de celui qui m’a acheté.
Si je me vends :
c’est que je désire me séparer de ma volonté et de ma liberté.
Si je me vends :
c’est que je suis trompé, car l’argent que je reçois en échange de mon obéissance, m’échappe et m’endette.
Si je me vends :
c’est pour m’endetter. Le salaire, est toujours insuffisant à satisfaire toutes ses envies nécessaires et éduquées.
Si je me vends :
c’est que je ne sais pas que l’argent que je reçois ne m’appartient pas.
Si je me vends :
c’est pour que mon salaire génère ma dette, qui annule mes autres choix possibles de vie.
Si je me vends :
c’est pour qu’il ne me reste qu’une vie, celle de la « gagner ». En remboursant ma dette toute ma vie.
Si je me vends :
c’est pour rester en permanence dans l’envie et le besoin inassouvi.
Si je me vends :
c’est pour générer ma frustration.
Si je me vends :
c’est que je ne sais pas que je peux vivre autrement que comme esclave.
Si je me vends :
c’est pour être une esclave qui vit dans l’illusion du bonheur éduqué.
Si je me vends :
c’est que je suis convaincu de n’avoir pas le choix.
Si je me vends :
c’est que ma volonté de choisir est déjà vendue à ma naissance, avant que ma volonté puisse se manifester et s’exprimer.
Si je me vends :
c’est que je suis né pour obéir.
Si je me vends :
c’est que mes connaissances sont insuffisantes pour me rendre compte de la supercherie.
Si je me vends :
c’est que je suis ignorant. Ignorant qu’il existe d’autres modes de vie autres qu’autoritaires.
Si je me vends :
c’est que j’approuve et soutiens le régime autoritaire qui me gouverne en me volant ma liberté.
Si je me vends :
c’est que l’école m’a formé efficacement à la culture de l’ignorance.
Si je me vends :
c’est que je sais obéir sans poser de questions.
Si je me vends :
c’est que je sais suivre la voie obligatoire.
Si je me vends :
c’est que mon esprit a été infecté par l’insignifiance. L’enseignement de l’insignifiance permet l’obéissance absolue et autogérée des esclaves.
Si je me vends :
c’est que je suis insignifiant. je ne suis qu’un taux de travail anonyme qui alimente la machine autoritaire de l’humanité mécanisée.
Si je me vends :
c’est que je ne suis qu’un problème technique.
Si je me vends :
c’est que j’aime vivre dans l’approvisionement constant de mon cauchemar.
Si je me vends :
c’est que ma vie est une souffrance et une peine, nécessaire.
Si je me vends :
c’est que « c’est comme ça », et ne peut être autrement.
Si je me vends :
c’est que je ne suis plus un humain, mais une simplification de celui-ci.
Si je me vends :
c’est que le respect de soi, et des autres, a été annihilé, et vendu.
Si je me vends :
c’est que je n’ai aucun sens de mon existence, d’être humain.
Si je me vends en tant qu’artiste :
c’est pour céder le sens de ma création, de ma personnalité artistique à perdre le sens de son travail.
Si je me vends en tant qu’artiste :
c’est pour céder le sens d’être artiste.
Si je me vends en tant qu’artiste :
c’est pour annihiler le sens de l’art.
Si je me vends en tant qu’artiste :
c’est pour ne plus être artiste, mais une illusion de celui-ci.
Si je me vends en tant qu’artiste :
c’est pour corrompre les arts. L’art corrompu construit et alimente l’insignifiance, c’est-à-dire le système autoritaire qui l’a acheté et le nourrit.
L’artiste pour le rester ne peut être qu’invendable.