Résister c’est créer / Résister à la tristesse MANIFESTE DU RÉSEAU DE RÉSISTANCE ALTERNATIF
mardi 17 janvier 2012 dans Humeurs
Manifeste du Réseau de Résistance Alternatif
Buenos Aires, automne 1999
(extraits)
1. Résister c’est créer
Contrairement à la position défensive qu’adoptent le plus souvent les mouvements et groupes contestataires ou alternatifs, nous posons que la véritable résistance passe par la création, ici et maintenant, de liens et de formes alternatives par des collectifs, groupes et personnes qui, au travers de pratiques concrètes et d’une militance pour la vie, dépassent le capitalisme et la réaction.
Au niveau international, nous assistons aujourd’hui au début d’une contre-offensive à la suite d’une longue période de doutes, de marche arrière et de destruction des forces alternatives. Ce recul a été largement favorisé par la volonté de la logique néolibérale et capitaliste de détruire une bonne partie de ce que cent-cinquante ans de luttes révolutionnaires avaient construit. Dès lors, résister, c’est créer les nouvelles formes, les nouvelles hypothèses théoriques et pratiques qui soient à la hauteur du défi actuel.
2. Résister à la tristesse
Nous vivons une époque profondément marquée par la tristesse qui n’est pas seulement la tristesse des larmes mais, et surtout, la tristesse de l’impuissance. Les hommes et les femmes de notre époque vivent dans la certitude que la complexité de la vie est telle que la seule chose que nous puissions faire, si nous ne voulons pas l’augmenter, c’est de nous soumettre à la discipline de l’économisme, de l’intérêt et de l’égoïsme. La tristesse sociale et individuelle nous convainc que nous n’avons plus les moyens de vivre une véritable vie et dès lors, nous nous soumettons à l’ordre et à la discipline de la survie. Le tyran a besoin de la tristesse parce qu’alors chacun de nous s’isole dans son petit monde, virtuel et inquiétant, tout comme les hommes tristes ont besoin du tyran pour justifier leur tristesse.
Nous pensons que le premier pas contre la tristesse (qui est la forme sous laquelle le capitalisme existe dans nos vies) c’est la création, sous de multiples formes, de liens de solidarité concrets. Rompre l’isolement, créer des solidarités est le début d’un engagement, d’une militance qui ne fonctionne plus "contre" mais "pour" la vie, la joie, à travers la libération de la puissance.
La suite du manifeste sur le site du Collectif Malgré Tout :
http://malgretout.collectifs.net/spip.php?article4
et en pièce jointe ici :
Saluts fraternels à tous les frères et sœurs de la côte Salut de pirates : à la différence des corsaires, trafiquants esclavagistes et mercantilistes des mers, les pirates étaient communistes et créaient des communes libres sur les côtes où ils s’arrêtaient.
El Mate (Argentine), Mères de la place de Mai (Argentine), Collectif Amautu (Pérou), Groupe Chapare (Bolivie), Collectif Malgré Tout (Paris), Collectif Che (Toulon), Collectif Contre les Expulsions (Liège), Centre Social (Bruxelles).