Teaser Egalité Trahie
mercredi 4 novembre 2015 dans Paysage Audiovisuel Alternatif d’Occitanie et d’Ailleurs
Voir en ligne : http://www.tactikollectif.org/
En effet, l’idée que l’activité de la police s’ajusterait au « faciès » de son public ne date pas d’hier. Avant la guerre d’indépendance de l’Algérie, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) dénonçait les « rafles au faciès » menées par la police en métropole à l’encontre des Algériens. A l’époque déjà, l’expression ne désignait pas une pratique réservée à ceux qui avaient le statut légal d’étrangers. L’action policière mise en cause visait des Français – « musulmans d’Algérie » certes, mais jouissant en théorie de l’égalité des droits sur le sol métropolitain - formant une population massivement perçue comme illégitime et potentiellement dangereuse par les pouvoirs publics et une partie des autres Français. Tout au long de ces décennies, la thématique des contrôles au faciès a parfois été éclipsée par d’autres dénonciations des pratiques discriminatoires des forces de l’ordre. Mais, depuis le début des années 1980, et notamment à partir de la Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983, elle apparaît comme le principal fil rouge qui relie plusieurs générations de jeunes français·e·s stigmatisé·e·s en raison de la racialisation des représentations et ainsi renvoyé·e·s à une identité supposée incertaine. À partir de 2011, un ensemble d’associations et de syndicats (dont une partie se regroupe dans un collectif nommé « Stop le contrôle au faciès ») lance une série d’actions médiatiques mais aussi judiciaires, contribuant ainsi à raviver le débat. La cour d’appel de Paris a d’ailleurs condamné mercredi 24 juin l’Etat français pour « faute lourde » dans cinq cas de « contrôle au faciès ». Dans ce cadre, se tiendront aux Izards plusieurs jours d’exposition/rencontre/discussion visant à questionner les contrôles policiers.