6000 opposant.es à l’A69 défient de manifester et font converger les révoltes face aux projets autoroutiers. - Communiqué de Extinction Rebellion Toulouse, les Soulèvements de la terre, La Voie Est Libre, la ZadA69
dimanche 9 juin 2024 dans Ici et là
La MANIFESTATION CONTRE L’A69 AURA BIEN LIEU - Communiqué de Extinction Rebellion Toulouse, les Soulèvements de la terre, La Voie Est Libre, la ZadA69
En dépit de l’annonce de Gérald Darmanin ce mardi 4 juin à l’Assemblée Nationale de l’interdiction de la manifestation des 7-8-9 juin, des milliers de manifestants vont affluer et se rassembler massivement pour lutter encore et toujours contre le projet d’autoroute, et réaffirmer que Damanin n’étouffera pas l’opposition à ce projet !
Par une telle interdiction, le gouvernement porte une atteinte absolument inacceptable à un mouvement de contestation massif et populaire. Alors que Michel Forst, rapporteur spécial des Nations Unies, a très largement dénoncé la violente répression sur les occupant·es des arbres cet hiver, le ministre de l’intérieur alimente ainsi un peu plus l’autoritarisme en marche et l’atteinte à nos libertés fondamentales. Il montre une nouvelle fois à quel point il est prêt à aggraver le ravage écologique pour assurer les profits de quelques lobbies privés, tel Pierre Fabre.
Depuis 5 mois, toutes nos manifestations sont interdites dans le Tarn, des centaines de gendarmes sont déployés nuit et jour pour museler et empêcher toute expression de contestation. Pourtant, malgré les interdictions, nos manifestations ont toujours pu se dérouler.
Alors que des dizaines de milliers de personnes sont attendues pour cette mobilisation, empêcher les opposants d’un mouvement aussi large de se rassembler est non seulement anti-démocratique, mais aussi parfaitement irresponsable. Il prend ainsi le risque d’engendrer une situation chaotique. Mais il faudra bien que les manifestant.e.s se retrouvent quelque part... Nous devons pour notre part nous assurer qu’ils puissent le faire dans de bonnes conditions.
Par ailleurs, dans son allocution, le Ministre de l’intérieur a menti éhontément en affirmant que "tous les recours" ont été rejetés, alors même qu’aucun recours sur le fond n’a été purgé et que le recours majeur, très largement alimenté et étayé, sera jugé avant la fin de l’année.
Il ment également en annonçant de nombreuses saisies "d’armes" : du matériel de bricolage et de loisirs saisies dans des voitures de personnes arrêtées au hasard, un mécanisme fatigué pour mettre en scène un récit anxiogène et justifier la répression.
Finalement, il ment en affirmant que des agriculteurs seraient menacés par les opposants à l’A69. La réalité est que les paysan·nes sont du côté des manifestants et localement opposé·es à cette route qui bétonnera leurs terres.
Le virage répressif, les centaines de procès et de peines qui nous visent, les mensonges répétés, les violences des forces de l’ordre... ne nous empêcheront pas de nous rassembler ! Nous manifesterons une fois encore notre opposition à ce projet par cette mobilisation festive, joyeuse, et déterminée. Ils ne nous prendront pas la joie, ils ne saboteront pas notre avenir !
Nous invitons tou.tes les opposant.es à l’A69 à ne pas renoncer à leur droit de manifester, à se préparer à se rassembler tout au long du week-end pour fêter la chute imminente de l’A69.
NO MACADAM !
Communiqué du samedi 8 juin :
🛞💨 CP - 6000 opposant.es à l’A69 défient l’interdiction de manifester et font converger les révoltes face aux projets autoroutiers.
Communiqué de La Voie Est Libre , Extinction Rebellion Toulouse, la zad A69 et les soulèvements de la terre.
L’A69, projet emblématique de la fuite en avant de l’état, est contestée de toutes parts. Depuis des mois, le gouvernement lui-même avoue que le chantier ne se poursuit que parce qu’il est commencé. Il n’est pourtant jamais trop tard pour avouer ses erreurs et renoncer à un projet absurde construit au bénéfice des intérêts privés des barons du BTP et de l’entreprise Pierre Fabre.
Alors qu’un contre-projet de territoire a été élaboré, que des dizaines de manifestations ont eu lieu sur le tracé et à Toulouse, que les actions se multiplient sur les chantiers pour mettre en actes la résistance, que des milliers de voix s’élèvent pour rappeler l’évidence du non-sens routier à l’heure de la catastrophe climatique, l’État s’entête.
C’est cet entêtement que la manifestation d’aujourd’hui a vivement contesté, cristallisant la révolte qui s’accumule depuis plusieurs mois avec l’avancée de la construction de l’autoroute. Darmanin avait interdit la manifestation, le préfet avait promis qu’elle ne sortirait pas du camp, intimé aux habitant.es du Tarn de rester chez eux et mis en place des barrages sur le chemin du campement pour décourager leur venue. La détermination des opposant.es les a désavoué. Elle a réuni plus de 6000 personnes décidées à braver les menaces et à se rendre sur les chantiers et la déviation de Puylaurens, confisquée aux habitantes du Tarn par le projet d’A69. Malgré plusieurs offensives policières dès le départ de la manifestation, la présence de blindés Centaure et de canons à eau, 4 cortèges ont bien pu s’élancer à travers champs, forêts et petites routes et s’en approcher.
Le cortège jaune porté par des paysan⸱nes et habitant.es de la zad a réussi à monter une bergerie dans un champ menacé d’être bitumé après avoir réalisé des semis et plantations d’arbres dans la matinée. Il a placé une remorque en travers de la route pour empêcher le passage d’un convoi de blindé et tenu la route pour appuyer les autres manifestant.es. Le cortège rose guidé par un bloc queer féministe et accompagné par plusieurs camions de son est parti en dansant par les routes avant de devoir contourner un blocage policier et des canons à eau en passant par les collines. Les cortèges bleu et verts ont avancé sur divers tracés soutenus par des fanfares et construisant par moment des barricades pour obstruer le déploiement des forces de l’ordre et s’en protéger. Les trois cortèges ont finalement réussi à joindre leurs forces en fin d’après-midi dans un champ en contre-haut de la départementale gardée par la police après une tentative d’atteindre des infrastructures de l’autoroute en construction. Le dispositif militaire les a repoussé à plusieurs reprises et attaqué les cortèges. Ils ont du faire face à l’utilisation de nombreuses grenades désencerclantes GM2L tirées au milieu des manifestants, blessant une vingtaine de personnes dont plusieurs gravement. Les forces de l’ordre sont allées jusqu’à tirer une grenade sur une ambulance et à blesser un médic dans le véhicule lors du retour des manifestant.es en fin de journée. Des précisions seront données à ce sujet quand un bilan clair des violences policières sera établi.
Les manifestant.es ont reçu sur leur route de nombreux signes de soutiens de riverain.es distribuant de l’eau, laissant passer les cortèges dans leur jardin et accueillant les blesses Ces solidarités sont autant de signes d’un territoire insoumis qui refuse de selaisser aménager et fragmenter par NGE/Atosca.
Plus d’un an s’est écoulé depuis le premier acte national contre l’A69 et son monde. Les arrestations, le harcèlement, la criminalisation des opposants, les attaques permanentes contre celleux qui défendent ce territoire ne font que renforcer notre détermination à en finir avec ce projet anachronique et mortifère. Alors que les chantiers ont déjà 1 an de retard, que des millions d’euros d’engins du chantier sont parti en fumée et que les recours non purgés pourraient finir d’enterrer ce projet, la lutte doit plus que jamais continuer. Nous appelons toutes celles et ceux qui le peuvent à se retrouver demain pour le Vélo-scie-rap-tour et à rejoindre la zad es nombreux points d’occupation établis depuis plusieurs mois sur le tracé entre Castres et Toulouse. La journée de dimanche sera l’occasion de marquer un soutien fort à la zad de la Cal’arbre attaquée plusieurs fois cette semaine par la police et aujourd’hui encore par un groupe de personnes venus projeter de l’essence sur les arbres occupés et y mettre le feu.
Nous le répétons, l’A69 ne passera pas ! NO MACADAM