Rue de la République

vendredi 1er février 2008 , par Patrick dans Paysage Audiovisuel Alternatif d’Occitanie et d’Ailleurs


Réalisation : Patrick Taliercio

A Bruxelles, dans le quartier Midi, à La Haye, à Rotterdam, à Barcelone, à Ouagadougou, à Shanghai… partout où un port, une gare, un aéroport laisse imaginer la proximité d’un de ces business park dont Manhattan est le modèle historique, les quartiers populaires restants des grandes agglomérations sont vidés par la force et détruits pour édifier des tours vitrées, selon le principe à la mode du « partenariat public privé ». Concept universellement avalisé par la doxa libérale qui relève pourtant d’une économie parfaitement administrée puisque il consiste à mettre au service des investisseurs toute la puissance bureaucratique des municipalités et des états sensés récupérer en retour de leurs bons services une manne fiscale providentielle.

Pour voir le film Rue de la République, avec le lecteur Flash, 9’54’’ :

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Réalisation : Patrick Taliercio

Les fonds d’investissement d’origine texane Lone Star Funds ont en effet revendu en décembre dernier la partie nord de la rue de la République qu’ils avaient acquise en juillet 2004 sous le nom de Marseille République. Alors que Jean-Claude Gaudin et Renaud Muselier viennent d’entrer en campagne dans la cité phocéenne sur le thème d’un bilan positif à poursuivre, force est de constater que ce qui se passe là n’augure rien de bon pour l’avenir. Sur les 14 îlots dont la rénovation devait finir en 2010, trois sont à ce jour terminés dont deux dans des conditions plus que douteuses. Les autres ont été violemment vidés de leurs derniers habitants. Acheter un quartier mourant, le revendre achevé, telle était donc une fois de plus –car il s’agit du troisième spéculateur en 20 ans de paralysie- la tactique, qui s’est parée au passage et avec l’aval de la mairie des apparences d’une grande opération de rénovation.

Incapable de prévenir la paupérisation des quartiers ouvriers, non content de n’avoir de politique urbaine que de destruction, les élus marseillais tout partis confondus, sont donc manifestement incapables de bâtir quoi que ce soit de viable.
La crise immobilière qui vient de déferler, précipitant le départ des Lone Star Funds et la chute de la Société Générale qui possède un quart des actions de Marseille République, sonnera certainement bientôt la fin de la récréation urbanistique dans une cité phocéenne couverte de balafres. Par bonheur il existera peut-être encore des marseillais pour bien vouloir revenir habiter les rêves dont ceux qui les gouvernent les ont encore une fois chassés. Quand aux bureaux à vernis écologique qui scintillent déjà boulevard de Dunkerque... Cela reste à voir.

On comprend dés lors que les médias nationaux comme municipaux n’aient de cesse d’axer très courageusement la campagne municipale marseillaise sur les thèmes dérivatifs de la propreté et de la sécurité.

Le film est extrait d’une réalisation plus longue qui paraîtra en DVD au printemps dans la prochaine livraison de la revue Agone.

Revue Agone :
http://atheles.org/agone/revueagone/agone38et39/

Site de l’association « Un centre ville pour tous » de Marseille :
http://www.centrevillepourtous.asso.fr/

Site de défense du quartier Midi à Bruxelles :
http://www.quartier-midi.be/

Sommet mondial du développement durable des quartiers d’affaire (et oui…) :
http://www.wbdsummit.org/fr/index.php

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