Collectif du personnel de l’OFPRA - CRR
Depuis 2003, le droit d’asile en France a fait l’objet de nombreuses restrictions. Pour les pouvoirs publics, tout demandeur d’asile est a priori un fraudeur, un « réfugié économique » qui abuserait de l’hospitalité française. Bien au contraire, la convention de Genève, notre Constitution et les principes républicains prévoient que toute personne gravement menacée dans son pays d’origine, craignant des persécutions pour des motifs politiques ou religieux notamment, puisse trouver protection en France.
Pas d’amalgame entre droit d’asile et politique migratoire !!
La France est et doit rester une terre d’asile !!
• L’OFPRA doit conserver une indépendance totale. Hortefeux, ministre de l’asile ?! Le transfert de tutelle de l’OFPRA au nouveau ministère de l’ « immigration choisie » et de l’ « identité nationale » nous fait craindre des conséquences préjudiciables au plein exercice du droit d’asile.
• Le recours à la génétique, entériné dans la version édulcorée de l’amendement Mariani, concernera également les réfugiés dans le cadre des procédures de regroupement familial. Cette mesure, discriminatoire à l’encontre des étrangers, constitue une insulte à la conception française de la famille.
• De plus en plus de demandeurs d’asile ne bénéficient d’aucune autorisation provisoire de séjour (APS) pour leurs démarches. Leurs demandes doivent être traitées par l’Ofpra en 15 jours, voire en 96 heures en centre de rétention. C’est le cas pour les ressortissants d’une liste de pays considérés comme « sûrs », établie selon des critères purement politiques et opportunistes. Quels sont ces pays ? La Belgique, la Suisse, les Etats-Unis ?! Non ! L’Inde, l’Albanie, la Géorgie et le Niger entre autres. Nous demandons l’abrogation de cette liste !
• La généralisation de la pratique de l’entretien par le biais de la visio-conférence en centre de rétention introduira une nouvelle discrimination entre demandeurs d’asile et une diminution des garanties procédurales.
Un pays se juge aussi à la façon dont il accueille les étrangers !
Déclaration de Nicolas Sarkozy, Président de la République française Le 4 octobre 2007 à Sofia, Bulgarie (Libération, 5 octobre 2007)
« Chaque fois que quelqu’un est humilié, est persécuté, est opprimé, il devient
automatiquement français. »