Bonjour,
J’aurais aimé être présent à ce débat, mais je n’ai pas pu m’y rendre, car à la date de son déroulement, je n’étais pas encore en train de perdre mon emploi qui me coutait 70-80h de ma vie par semaine (pour une reconnaissance nulle).
Merci donc pour ce film.
La question que j’aurais aimé poser, qui se rapproche de celle du second intervenant de la seconde vidéo, est : si chacun bénéficiait d’un revenu de base cumulable aux autres revenus, qu’est-ce qui empêcherait les loyers d’augmenter d’autant ?
Si j’ai bien compris, au-delà d’une saine redistribution des richesses, le revenu de base vise à libérer l’homme des chaînes qui le lient au travail tel qu’il existe actuellement : une tâche répétitive et dépourvue de sens, bien souvent inutile sinon nuisible à la société, mal rémunérée, et rendue nécessaire par l’obligation de payer son loyer, ou l’échéance de son emprunt immobilier contracté pour payer un logement dont le prix est artificiellement rehaussé de sa valeur spéculative (on peut le louer). Bref, la question du revenu de base me semble intimement connectée avec celle du marché immobilier, qui me paraît être le facteur limitant de la liberté d’agir.
La crainte d’être jeté à la rue nous fait nous ruer sur le premier boulot qui passe ; il me semble que cette pression induite sur le marché du travail fait fatalement baisser le prix du travail, en gros le SMIC : la boucle est bouclée, les loyers sont durs à payer.
C’est dans ce lacet que nous sommes tous empêtrés, et une grande part de l’économie me semble tourner à l’énergie que nous déployons (en vain) pour nous en extraire. La crise des subprimes est avant tout une crise immobilière ! Le système n’a pas beaucoup changé depuis ce temps où les propriétaires d’usines récupéraient une partie de la paye des ouvriers en louant les baraquements où ils vivaient (à un prix moins excessif il est vrai) ; sauf qu’au lieu des magnats industriels, il y a aujourd’hui un marché sans visage. Comme le mandarin chinois de Voltaire, on ne sait plus qui nous assassine.
Or c’est précisément à cette libération que vise le revenu de base, si j’ai bien compris le débat. Choisir son activité, son emploi (ce qui revient à faire baisser la pression de la demande du marché du travail, et ferait augmenter les salaires, si je ne dis pas de connerie).
Libérer le logement de la spéculation (comme on a voulu séparer les banques d’investissements des banques de dépôt ?), et instaurer un revenu de base, ne sont-ce pas des combats convergents ? Car, dans l’état actuel du marché du logement, je ne vois pas ce qui l’empêcherait d’absorber le revenu de base (par la hausse des loyers), et de ruiner l’utopie qu’il souhaite instaurer.
Pardon si je n’ai rien compris, ça arrive !
Un éventuel futur SDF.