La Vidéosurveillance pirate de Tv Bruits

mercredi 6 juillet 2011 , par tvbruits dans Projections Publiques


Lors de la 10e Faites de l’Image, organisée par les Vidéophages au Jardin des Plantes les 8 et 9 juillet prochain, Tv Bruits vous propose une installation de Vidéosurveillance émise en pirate.

Le piratage

PIRATE du grec PEIRAO, « tenter sa chance à l’aventure ».

Nous diffuserons sur le Jardin des Plantes sur le canal 50 par les ondes hertziennes de télévision d’une manière pirate, du 8 au 9 juillet.

Pourquoi en pirate ?

Parce que toute diffusion de programme sur un canal hertzien ou numérique est soumise à l’autorisation de la haute autorité en la matière, c’est à dire le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (dit CSA)

- Son but (au CSA) est de de « veiller au respect du pluralisme politique et à l’honnêteté de l’information », « veiller à l’impartialité des chaînes publiques », etc. Plus clairement de contrôler les programmes des chaines de radios et de télévisions.
- Ces 9 membres sont nommés au tiers par le président de la République, le président du Sénat et le président de l’Assemblée Nationale, actuellement tous issus de l’UMP. De 2001 à 2007, son président fut l’ancien maire de Toulouse Dominique Baudis.

- Malgré son existence, il n’a jamais remis en cause l’accès de l’entreprise Bouygues au 1er canal de télévision française (TF1), malgré ces manquement « au pluralisme politique et à l’honnêteté de l’information ».
- Elle autorise depuis plus de 20 ans les programmes les plus avilissants, les plus racoleurs et les plus sexistes..
- Bref la télévision

- En parallèle, alors que TF1 vend du temps de cerveau disponible, les télévisions associatives et participatives n’ont pas le droit d’émettre. Au début des années 2000, Tv Bruits ou Zaléa Tv à Paris ont reçus quelques autorisations très limitées, 1 mois, 2 mois, etc.. Lors des élections de 2002, ces chaines ont été interdites d’émissions pour raison de « campagne électorale ». En 2004 à l’issue des auditions pour l’accès à la Télévision Numérique Terrestre, aucune chaine de télévision associative n’a été autorisée à entrer. Les seules les chaînes autorisées à émettre, sont issues
de grands groupes commerciaux, des vendeurs d’eau, de prisons, d’armes ou d’autoroutes.. Une exception existe avec Télé Bocal qui émet actuellement sur la TNT Ile de France entre 23h et 2h du matin.

Tv Bruits développe depuis 10 ans une télévision associative, participative et indépendante sur la région toulousaine. Depuis 6 ans nous diffusons sur notre site internet http://tvbruits.org

Nous réclamons :

- La dissolution du CSA, considéré comme un organisme de censure des libertés publiques.
- La création d’un fond de soutien à l’expression audiovisuel, à l’instar des radios associatives, une taxe sur les publicités du secteur commercial et public afin d’aider au financement du secteur audiovisuel
associatif.
- L’accès aux ondes de la TNT.

Alors que l’oeil des caméras de surveillance nous observent de plus en plus, il est interdit de diffuser les images que nous choisissons, que nous
fabriquons.

Nous pensons que la caméra est une arme.
Choisis ton camp.

La Vidéosurveillance

Il y a officiellement 17 caméras à Toulouse installées par la mairie.

Seulement 17 ?

Pourtant les mentalités « évoluent » , les gens acceptent voir réclament ce qui est maintenant appeler « vidéoprotection ». Glissement sémantique intéressant

C’est sans compter à Toulouse sur notre pravda régionale « La Dépêche du Midi » qui relance systématiquement la question de la vidéo-surveillance à chaque fait divers dans le centre ville « Et si une caméra avait été là ? » question qu’elle se pose sans doute toute seule mais vu sa position hégémonique au sein de la presse locale elle peut se permettre de faire les questions et les réponses.

Les marchands de technologies sécuritaires (Schneider Electric, Spie, NextiraOne, Cegelec, ADT et bientôt Orange …) sont aussi épaulés par la classe politique.
- D’une part le gouvernement UMP jalouse les 4 millions de caméras du Royaume-Uni et trouve que la France avec ces 400000 caméras est ridicule. Michel Alliot-Marie lorsqu’elle était Ministre de l’Intérieur en 2007 a lancé un comité de Pilotage Stratégique de la Vidéosurveillance dont la « norme telle que nous nous la voyons est d’une caméra pour 2000 habitants à peu près » et facilite les mairies qui souhaitent mettre en place des caméras via une subvention de 50% de l’Etat.
- D’autre part les élus locaux PS sont plus modérés, ce qui n’empêche pas les villes de Lyon, Strasbourg ou Paris d’avoir augmenté de manière significative leur parc de caméras depuis qu’elles ont élues des maires socialistes. A Toulouse après avoir réalisé une grande audition d’experts sur le sujet, le maire à déclarer avoir « ni rejet a priori ni caution aveugle », ce qui a abouti … à l’implantation prochaine de 3 caméras de surveillance dans la rue Pargaminière.

Alors soyons clair :

- Les expériences de vidéo-surveillance à grande échelle ont démontrer leur total inefficacité à Londres selon le rapport de Scotland Yard lui-même.
- Les études sur l’impact de la vidéo-surveillance sur l’insécurité ne montrent pas de lien de causes à effet. L’implantation de caméras ou son retrait n’est pas corrélée au nombre d’actes de délinquance.
- La vidéo-surveillance coûte énormément d’argent, 1175000 euros d’investissement depuis la présidence de Nicolas Sarkozy, argent qui va directement à des entreprises privées de technologies de pointe au détriment de l’embauche de personnes physiques.
- La vidéo-surveillance sert uniquement à surveiller et ainsi introduire un sentiment malsain entre les citoyens et les autorités publiques. Elle fait partei de la dynamique générale de transformation de tous les problèmes sociaux en problèmes sécuritaires.

- JEU - 17 caméras seulement ?

Pourtant rien qu’autour du jardin des plantes il n’y a pas moins de 20 caméras de vidéo-surveillance. Il y a les caméras dans les bus et les métros, aux distributeurs automatiques de billets, pour surveiller la circulation automobile, sur les routes et aux carrefours, autour des édifices publics, la Préfecture, les consulat, le Palais de justice, l’Hôtel de police, devant certains lycées...

En vous baladant dans le quartier, découvrez avec la carte ci-dessous les caméras implantées un peu partout qui nous regardent au quotidien.

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