Deux courts films expérimentaux rescapés de l’hégémonie culturelle

lundi 6 décembre 2010 , par Mathius dans Paysage Audiovisuel Alternatif d’Occitanie et d’Ailleurs


Voir en ligne : http://centrebombe.org

"Les Rescapés de l’hégémonie culturelle " : vidéo musicale à voir ici

A voir aussi sur Tv Bruits : "La leçon du masque africain" (3’)

Présentation des deux très courts films vidéo réalisés et présentés par Mathius Shadow-Sky :

Voici deux très courts films qui font partis tous deux de l’opéra ¬ Les Rescapés de l’Hégémonie Culturelle ¬ (http://centrebombe.org/rescapes.html) crée le 28 octobre 2008 au théâtre le Ring à Toulouse et jamais redonné depuis : l’opéra est censuré par les salles de spectacles et surtout par les opéras : lieux de démonstration de la puissance de nos nations. Motif¬ : trop révélateur et dangereux pour une société basée sur la soumission et l’obéissance soutenant le privilège. Dans l’opéra, il y a six "publicités" qui traitent de nos tabous dont les deux films ici présentés sont extraits. "Sa bite est très raide. Si bien qu’il faut" (3mn11") traite de la frustration sexuelle et "Deadhead dit au revoir" (1mn) traite du suicide dans notre civilisation occidentale.

Deadhead dit au revoir

Le sexe et le suicide sont deux tabous très tenaces. Le sexe qui est réduit à du narcissisme et à de la démonstration performante, ne peut que frustrer tous ses "concurrents" c’est à dire nous tous, conditionnés. Le sexe, contrairement à ce qui est cru, n’est pas une "émission à gagner" avec un masculin triomphant d’une féminine objet de séduction. Dans cette condition, il ne peut y avoir de véritables orgasmes. Les orgasmes sont le résultat de profonds plaisirs de dialogues corporels. Dans notre conditionnement soumis, les orgasmes sont confondus avec le relâchement d’une tension continue envers l’objet à accomplir : la terrible copulation enfin consommée, dont chacun a peur - de ne pas s’en sortir sans humiliation.
L’hypocrisie de la sexualité dans nos sociétés est si intense qu’elle entretient la frustration même jusqu’à la perversion dangereuse allant jusqu’au meurtre que se permettent les puissants privilégiés : ceux à qui on autorise de se faire gouverner et de se faire penser pour les servir. L’existence des films et des images pornographiques est le résultat de ce conditionnement (pas le résultat de la frustration).

Sa bite est très raide. Si bien qu’il fau

Le film et l’image pornographique commandent une attitude précise et obligatoire. Le film et l’image pornographique glorifient nos sociétés patriarcales hypocrites en montrant des muscles mécanisés et des femelles objets. Le film et l’image pornographique montrent une norme irréalisable (irréelle) imposée par les censeurs complices de l’endoctrinement pour qui l’amour doit être consommé ¬ seulement pour faire des enfants¬ : pour donner de la main d’oeuvre esclave nécessaire au maintien des privilèges d’une minorité élue. Dans nos sociétés, le plaisir du sexe est toujours interdit pour que les esclaves travaillent.

Pire que le sexe, le suicide est le tabou considéré comme innommable. Pourquoi autant de crainte ? La crainte du suicide se comprend à travers la nécessité de la main d’oeuvre. Le suicide est l’attitude ultime du refus de l’autorité et de la domination. Sans autorités ni dominations, nos sociétés ne fonctionneraient plus au profit de quelques privilégiés. Avec la mort des serviles, il est impossible de cultiver les privilèges. Le travail obligatoire cultive les privilèges. L’acte de suicide dénie cette soumission jusqu’à avoir le courage inn√©seséré de se donner la mort : de ne plus exister, pour faire exister les autres. Quand il y a suicide, il y a sacrifice : c’est un don de soi, un acte d’amour envers la société. L’intention généralisée de suicide montre que nos sociétés nient l’accomplissement de soi pour une soumission forcée refusée par soi. Le vrai taux des tentatives de suicide n’est jamais révélé : environ 37 % de la population (d’après les chiffres de Stanley Milgram concernant le taux aveugle d’obéissance de la population). Dans nos sociétés, le suicide est interdit pour que les esclaves travaillent.

Toulouse 2010.

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2 commentaires

  • Permet-moi d’exprimer un violent désaccord avec toi sur le suicide : il n’est en général ni un don de soi, ni un acte d’amour, non et non, mais n’en parlons plus, je n’ai pas envie d’en débattre.

    Mais j’adhère à ce que tu dis de la sexualité, magnifique lorsqu’elle n’est pas réduite à un assouvissement triste (mais est-elle vraiment un tabou ? La pudeur est une belle chose). Au reste, il ne faut pas réduire le sexe à l’acte mécanique qui mime la reproduction ; l’amour nous exhorte à sortir de nous même, à réaliser et à créer pour donner, il est en soit une fécondation ; je ne suis pas sûr qu’il y ait une solution de continuité entre le désir qui est désir de vivre et l’explosion du désir dans le feu d’artifice de l’acte charnel. C’est tout d’un. J’ai envie de dire que l’acte sexuel n’existe pas, ou plutôt, qu’il est commencé de loin et qu’il se maintien en suspens dans l’amour, jusqu’à la commotion ultime. Parce que l’on ne sais pas assigner de sens précis à la vie par des règles extérieures, l’empire qu’exerce sur nous la sexualité me semble plus l’expression d’une liberté que d’une sujétion aux lois de la nature. Il est l’appel d’air du non-sens de la vie. Et vive la vie !

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  • Ajout au message ci-dessus (pas signé par oubli) : d’ailleurs, il ne faut pas exagérer, il est commun d’avoir une sexualité aux antipodes de la "consommation".

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