Claire Auzias "Samudaripen, le génocide des Tziganes"

lundi 20 septembre 2010 dans Paysage Audiovisuel Alternatif d’Occitanie et d’Ailleurs


Un entretien avec Claire Auzias, auteure du livre "Samudaripen, le génocide des Tziganes" aux éditions L’Esprit frappeur.

Réalisé fin octobre 2009 par Bruno Boudiguet pour Télé Liberté / Le Cobaye international

"Ce sont les idéologies qui font les lois, instruments d’exercice du pouvoir. Il nous faut encore envisager l’idéologie française du racisme dont se nourrit cette politique antitzigane, laquelle n’eut aucunement besoin de l’emprunter à l’extérieur de son terroir." Le Cobaye International

durée 50 min

Claire Auzias - le génocide des Tziganes

Pas besoin de la justification du nazisme de l’occupant pour justifier la persécution des Tsiganes et la complicité du gouvernement français dans leur génocide. De même revient encore la question de la responsabilité collective pendant l’occupation.

Une analyse des bases sur lesquelles la persécution des "étrangers", des Juifs, des Tsiganes, des réfugiés politiques, des marginaux… a pu se faire avec le silence de la majorité de la population française.

C’est en cela que le livre de Claire Auzias, Samudaripen. Le génocide des Tsiganes, est important.

Samudaripen, le génocide des Tziganes

Parce qu’ils étaient considérés comme des « asociaux », entre 250 000 et 500 000 Tsiganes, sur les 700 000 qui vivaient en Europe, ont été exterminés pendant la seconde guerre mondiale par les nazis et leurs alliés, à l’exception de la Bulgarie.

L’imprécision de ces statistiques est due à la fois à la pénurie de documents les concernant et à leur propre tradition : « Le peuple tsigane n’est pas un peuple du souvenir, mais de l’oubli. »

Et même les juifs sont « rares à se souvenir de ces misérables, aussi désemparés qu’eux, conduits à la chambre à gaz ». Génocide oublié auquel participa également la France de Vichy en les plaçant, dès octobre 1940, dans des camps d’internement, placement facilité par la loi de 1912 ordonnant leur fichage comme « nomades ».

Ceux qui échappèrent à la déportation à l’Est, synonyme d’extermination, restèrent internés jusqu’en… 1946. La Libération, comme la population française, les a ignorés.

Et, pourtant, certains avaient rejoint la résistance des « gadjé ». Les Tsiganes n’en demeurent pas moins invisibles, et l’Etat français, à la différence de l’Allemagne et de la Suisse qui ont au moins partiellement honoré leur dette à leur égard, ne veut toujours rien savoir sur le plan des réparations, même symboliquement.

Vous avez dit négationnisme ?

Gandini, Jean-Jacques (Le Monde diplomatique)

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