Polémique Rio Loco : Communiqué du Couac

mardi 14 juillet 2009 dans Ici et là


COMMUNIQUE DU COUAC,
COLLECTIF URGENCE D’ACTEURS CULTURELS

11 juillet 2009

Le Couac se réjouit que Rio Loco fasse l’objet d’un débat nécessaire.
Conscients des enjeux et des conditions dans lesquelles peuvent et doivent s’affirmer des
prises de paroles argumentées et clairement identifiées au sein de l’espace démocratique,
nous nous sommes abstenus jusque là de réagir au coup par coup pour privilégier une
démarche et une parole unitaire, respectueuse des avis parfois très nuancés de chacun au
sein de notre collectif. Les articles et commentaires parus dans la presse nous amènent
aujourd’hui à préciser quelques éléments.

Le texte « Rio sans Locaux », dont le Couac est co-signataire, a été rédigé par un
ensemble d’acteurs culturels, d’artistes locaux et de citoyens et non uniquement par le
Tactikollectif. Les attaques nourries d’invectives et de procès d’intention qui se
concentrent sur cette structure font glisser le débat dont le niveau d’exigence tombe
malheureusement de plus en plus bas. Nous dénonçons ces attaques caractérisées par des
retournements idéologiques en affirmant notre solidarité pleine et entière avec l’équipe
du Tactikollectif dont l’honnêteté et l’intégrité ne sauraient être remises en cause.

Ensuite, le texte « Rio Sans Locaux » n’est ni une pétition pour supprimer Rio Loco, ni
un appel pour « quémander » une place dans cette manifestation. Cet appel est une
réponse à des pratiques – le clientélisme, l’opacité budgétaire, l’effet de vitrine... - sur
lesquelles il y a lieu de s’interroger.

- Nous rappelons que Rio Loco est un festival en régie directe, dont les salariés sont des
employés municipaux. Comme tout acteur bénéficiant de l’argent public, il est normal
d’exiger une transparence quant à sa gestion.
- Tout en saluant le travail effectué en lien avec les acteurs institutionnels toulousains,
nous réaffirmons qu’il reste grandement insuffisant. Le festival gagnerait en sens et en
qualité à s’appuyer davantage sur le tissu culturel local, dont la richesse et la diversité
semblent être, à la lecture de certains commentaires, largement sous-estimées (pour être
mieux vilipendées). L’équation local=médiocre est le signe qu’un travail de longue
haleine est toujours nécessaire pour sortir la culture de ses clivages les plus ordinaires.
- Enfin, le festival étant municipal, il est d’autant plus légitime de questionner sa
cohérence dans ses modes de faire comme dans sa programmation, au regard des
volontés d’ouverture, de proximité, d’accessibilité affirmées par la nouvelle équipe
municipale.

A ces interrogations s’en ajoutent d’autres, exposées dans le texte qui suit1. Nous les
porterons au débat en organisant une rencontre publique le lundi 20 juillet à 18h (le lieu
sera communiqué ultérieurement). Nous sommes convaincus que ces discussions, au
cours desquelles nous ne manquerons pas de questionner nos propres pratiques, seront
fructueuses pour tous les acteurs culturels toulousains et au-delà. Nous vous invitons à y
venir nombreux.

1
Cf. http://rezone.couac.org/post/2009/06/29/Rio-Loco-%3A-changements-ou-continuite
Couac – 12 rue Ferdinand Lassalle – 31200 Toulouse
Tél : 05 61 22 95 41 – Mél : contact@couac.org

(le COUAC est adhérent de Tv bruits, et vice-versa ; leur local est en face du notre à Mix’Art Myrys)

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3 commentaires

  • Polémique Rio Loco : Communiqué du Couac

    par Alexandra 15 juillet 2009 09:15

    "Comme tout acteur bénéficiant de l’argent public, il est normal d’exiger une transparence quant à sa gestion."

    Ce festival a 14 ans, c’est juste un peu étonnant et dommage d’avoir mis tant de temps à dénoncer ces pratiques opaques et clientélistes.
    Quel en fut le déclic ?

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    • Polémique Rio Loco : Communiqué du Couac

      par Corentin 16 juillet 2009 16:05

      Le declic vient de 2 facteurs cette année :

      Le choix du thème du Maghreb (l´intitulé Maghreb central n´a aucun sens d´ailleurs), à Toulouse une partie de la population est d´origine maghrebine, un certain nombre de commercants, d´associations se sont sentis de fait interessés par le thème et pour beaucoup contactés. Hélas les choix concrets petit à petit ont laissés entrevoir une vision politique de l´équipe de programmation plus proche du marchand de tapis et d´une vision folklorique du Maghreb.

      D´autres part la nouvelle mairie venait de présenter son projet culturelle qui permettait d´espérer autre chose entre terme de politique culturelle à Toulouse.

      Aujourd´hui la mairie marche sur des oeufs car le festival est très populaire.

      Le coeur du débat se passe hélas sur le site de LibéToulouse. Gilbert Laval est la voix de Rio Loco. Quand aux commentaires ils sont assez bas et peu intelligents et frôles parfois le racisme (et ils sont modérés).

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      • Polémique Rio Loco : Communiqué du Couac

        par Le Couac 17 juillet 2009 09:52

        Pour compléter. Le Couac interroge depuis plusieurs années les différentes équipes municipales qui se sont succédées au Capitole, sur les événements majeurs et directement financés par la ville et sur le rôle que ces manifestations jouent ou entendent jouer sur le territoire : quels liens au territoire, aux populations, aux acteurs culturels, quels modes d’association sont-ils privilégiés, etc...

        Il est vrai que cette édition a permis de faire converger un certain nombre d’interrogations et de mécontentements et de les rendre en partie visibles. Reste qu’un effort considérable reste nécessaire pour parvenir à sortir des caricatures de débat auxquelles on assiste depuis quelques semaines et à apporter des réponses constructives qui aillent au-delà du seul événement Rio Loco.

        Une première rencontre à l’initiative du Couac et des signataires de l’appel "Rio Sans Locaux" est proposée lundi 20 juillet au jardin du musée Saint-Raymond, place Saint Sernin.

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