Jeunesses Françaises 1

vendredi 27 février 2009 dans Paysage Audiovisuel Alternatif d’Occitanie et d’Ailleurs


Un film de Stéphane Castang

Un conseiller d’orientation face aux adolescents. Questions sur la jeunesse actuelle.

Un film de Stéphane Castang.

réalisé avec le Théatre de LA TENTATIVE et LE GRANIT scène nationale de Belfort.

durée : 25min24

Le film a été remonté, une nouvelle version sera bientôt disponible.

La démarche du film

Ma démarche n’est pas celle d’un plasticien, ni même d’un vidéaste. Ce travail se fait avant tout avec l’aléatoire. Je ne vais pas chercher à justifier des choix qui sont plus souvent intuitifs que mûrement réfléchis.
A l’invitation de la compagnie « le Théâtre de la Tentative », je me suis retrouvé à travailler sur ce projet autour de la jeunesse française, projet à long terme, projet sur plusieurs étapes, projet où plusieurs langages se croisent. En dehors bien entendu du théâtre avec Benoît Lambert, les autres moyens d’expressions pour ce premier opus sont la photographie avec Clément Bartringer et la vidéo avec moi. L’idée étant de recueillir de la matière…chacun à son endroit, avec ses moyens d’expressions …pour quoi faire ? On ne sait pas…on verra. Et pourquoi pas ? D’abord, il faut voir. Être disponible, en état d’éponge…le plus possible, en tout cas.

Pendant une semaine j’ai visité deux classes de seconde du lycée Courbet de Belfort. Je disposais de cette période pour les rencontrer, faire un peu des répétitions puis les filmer. Le protocole de tournage était simple :

chacun passe à tour de rôle devant la caméra, cadré serré, face à l’objectif et devra subir un entretien où je poserai des questions à la manière d’un conseiller d’orientation plutôt agressif. On ne me verra jamais…juste une voix-off.

La situation était celle-ci. Les répétitions permettaient de se mettre d’accord sur le caractère de chacun, il ne s’agissait pas d’être complètement soi-même ni de répondre réellement aux questions puisque le conseiller d’orientation auquel ils avaient affaire n’était pas là pour être bienveillant mais pour les « casser », pour « dégommer » les projets qu’ils avaient en tête.

Ce que je voulais voir, c’était comment ils allaient répondre à cette agression. Recueillir des portraits sous la forme d’entretiens, donc de la parole et des moments de silences…voir les adolescents se révéler plus dans la manière que dans l’anecdote…entre le vrai et le faux…on pourrait dire une zone floue, une mise à distance qui permettrait peut-être d’éviter le déballage, la colère et la mélancolie qui sont les lieux communs de cet âge-là, du moins dans la représentation que nous pouvons nous en faire une fois adulte.

Le tournage terminé, je me suis retrouvé avec une bonne cinquantaine de portraits pour un montage qui à mon sens ne devait pas excéder trente minutes.

Il fallait donc faire des choix. Si tous les jeunes n’étaient pas forcément à l’aise face à la caméra, et parfois tant mieux, ils ont tous joués la situation avec honnêteté, souvent avec drôlerie. Ce n’est pas le qualitatif, la performance qui prime puisqu’à l’arrivée on ne doit pas savoir si cela est joué ou non. Le choix, le montage doit se faire en fonction d’un ensemble, d’une respiration commune, établir un dialogue entre les uns, les autres…entre la répétition des questions, du cadre et la singularité de chaque visage et de leurs réponses. La photographie d’un groupe à un certain moment.

Si cette photographie passe du noir et blanc à la couleur, c’est purement intuitif, je n’ai pas d’alibis à fournir, c’est une idée de départ rejetée puis qui est revenue en cours de montage…cela permet de faire une transition, une séquence un peu glamour, kitch où l’on aperçoit sous forme d’instantané tous les élèves qui ont participé au projet.
Ce qui m’amusait peut-être à travers ça, c’était montrer que le catastrophisme adulte sur la jeunesse : « les jeunes d’aujourd’hui ne sont pas les jeunes d’hier, ils sont de pire en pire, nous n’étions pas comme ça… », tous ces clichés ne tenaient pas face à la réalité qu’offre ces jeunes qui, à mon sens, ne sont ni pires ni meilleurs, certainement diffèrent de ce que nous étions, mais sûrement pas aussi passifs que nous voudrions le croire.

Stéphan Castang

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3 commentaires

  • Jeunesses Françaises 1

    17 novembre 2009 12:33

    à l’heure où la fonction de conseiller d’orientation psychologue est attaquée de toutes parts, oùl’on tient les COP pour responsables des dysfonctionnements de l’orientation en France, et pourquoi pas du chomâge, où 1 départ à la retraite sur 6 est remplacé ( ca fait + qu’un fonctionnaire sur 2 non remplacé) je suis profondémént agacée par cette image de conseiller d’orientation - et c’est un euphémisme- d’autant qu’une enseignante de collège utilise ce film avec ses élèves...
    S’il s’agit de montrer la non passivité des jeunes, même agressés par cet infâme, odieux et méprisant conseiller dont l’attitude anticipe le souhait d’une économie libérale visant à faire des "employables" dépourvus de personnalité sincère, pourquoi ne pas plus le souligner dans le montage ? pourquoi ne pas avoir mis face aux jeunes un prof ou un chef d’entreprise ?

    Les jeunes du film s’en sortent bien, au moins à l’écran... Les jeunes spectateurs, pas si sûr
    Quant au(x) conseiller(s)...quand on veut tuer son chien on dit qu’il a la rage...
    B.De Moura Directrice CIO Castres-Mazamet ( Tarn)

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    • Jeunesses Françaises 1

      30 août 2011 13:10

      Doucement sur les profs, car eux aussi sont attaqués de toute part. Doucement sur les chefs d’entreprises, car tous ne sont pas comme ça. En fait, il ne tient qu’à vous de voir que le COP est une figue exagerée. C’est ce qui permet de saisir avec humour ce court-métrage, et de se concentrer bien plus sur ces jeunes, dans leur diversité et leur intelligence : la fille qui construit une réponse, celui qui rembarre le COP, ou ceux qui se font malmenés malgré eux...
      De tous ceux qui ont vu ce film, je ne connais personne qui s’est dit que les COP étaient odieux et incompétents, donc ne le prenez pas pour vous.

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  • ben alors Neness on roupis

    par la dormeuse du val 2 septembre 2012 14:52

    >Février 2009- septembre2012= ça fait déjà 3 plombes qu’on poirote, le réveil à beau êtes sur snooze y s’passe quoi tu pionses toujours aussi lourd §

    >Tu t’es barrée au States faire du blé avec des pots d’crèmes glacés ou quoi, là !

    > Ch’fait quoi là, j’me branles sur l’écran en pensant à la TENTATIVE & en restant béa de tes bonnes grâces devant le GRANIT !

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