Mobilisation anti CPE : quel devrait être le rôle d’une télévision alternative ?

Tv Bruits

mercredi 22 mars 2006 dans DISCUSSIONS


Rappel : Tv Bruits tente aujourd’hui de construire une télé régionale sur le web. Voici un débat que nous avons eu dans l’association Tv Bruits. C’est une suite d’échange de mails que nous avons décidé par volonté de transparence de rendre public.
Vous pouvez y participer...

Le débat a démarré à propos de cette page :
http://tvbruits.org/article.php3?id_article=107

16/03/2006

Jean-Luc :

288 visite hier sur le site
ce soir on bat notre record, déjà plus de 350... donc ptet + de 5000 à la fin du mois.
« image video cpe, image video cpe, image video cpe, image video cpe, image video cpe, image video cpe »,... venant de google...
cela donne a réfléchir !!!
lorsque l’on est utile, dans et pas en décalage avec un mouvement...
.

nb : c’est quoi une télé alternative ?

17/03/2006

Julien :

C’est quoi une télé alternative ?
Oui la fréquentation du site donne à réfléchir. Les échanges entre internautes sur la page du film aussi. Vous les avez lus ?
Au-delà du nombre de visites (qui fait plaisir), je crois que nous devons aussi avoir une approche qualitative. Au vu des réactions publiées sur la page, j’ai l’impression que le film cristallise une opposition autour de la confrontation crs-manifestants. Alors, qu’est-ce que les gens y trouvent ? Vaste question... Pour les opposants au CPE, le sentiment renforcé et galvanisant d’appartenance à une communauté de lutte ? Le film est certainement utile de ce point de vue. Mais qu’avons-nous à faire voir à ceux qui ne sont pas déjà convaincus, à l’image du type qui polémique sur la page ? Et que pouvons-nous proposer de plus à ceux qui sont déjà engagés ?
Quelques idées, en vrac :

- Les tensions générées part les blocages de fac. A questionner, à moins que nous décrétions une fois pour toutes que tous les étudiants qui s’y opposent sont des sympathisants de l’UNI ou des crétins indécrottablement dépolitisés à qui nous n’avons rien à dire . Hier j’ai entendu un reportage où une étudiante qui disait s’opposer au CPE s’opposait aussi au blocage de la fac. Elle disait "faites chier le gouvernement, pas les étudiants". Oui d’accord, mais comment fait-on pour "faire chier" un gouvernement ? Comment s’opposent ceux qui "s’opposent" sans bloquer ? Existe t-il une opposition sans actes d’opposition ? Sur ce genre de question notre rôle pourrait être d’aider les grévistes à expliquer leur mode d’action, de les inviter à un "discours sur la méthode" qui construit une parole en dehors des images spectaculaires de confrontation, où chacun va chercher sans recul la confirmation de ce qu’il pense déjà (les crs sont les chiens de garde de l’ordre établi et l’incarnation de la violence d’Etat / les manifestants-bloqueurs de fac sont des dictateurs qui provoquent les crs, ils l’ont bien cherchée la castagne). Là-dessus le film sur la manif du 23 février me gêne, ou en tous cas le fait que ce soit le seul que nous ayons à proposer jusqu’à présent.

- Proposer un miroir à la lutte, interroger ses modalités, ses mots d’ordre (contre le CPE, contre le salariat, quelle radicalité affirment-ils et pour quel effet ?), le rôle des syndicats, les luttes passées (ce qu’elles ont produit en tant que manière d’être ensemble et de s’émanciper, sur quoi elles ont débouché...). C’est aussi une manière d’être utiles à cette lutte, en complément du film sur la manif’.

- Produire de la contre-expertise, démonter les arguments du CPE, en assumant le didactisme. Le replacer dans le contexte du chômage de masse et des mesures prises ces 20 dernières années. Là ça fait appel à des interventions du type de celle d’un Nico Hirtt sur l’éducation nationale.

Voilou. Pour discuter de ça faudrait qu’on arrive à mieux se coordonner. Et aussi qu’on soit plus nombreux aux comités de rédaction, car les échanges par mail ne remplacent pas une discussion de vive voix.

Jean-Luc :

Une des personnes qui intervient dans le forum (apparemment c’est la fille de sud dans le so qui en a pris plein la tête) dit que le film lui a permis d’analyser la situation.
Le film montre comment manoeuvre un cordon de flic face à un so "non violent", les coups de "tonfa" qui arrivent de derrière les boucliers donnés par quelques flics de la bac.
La charge subite lors d’un moment calme, l’excès de zèle, il a l’air d’y prendre du plaisir et en toute impunité, d’un commissaire de la bac au brassard rouge.

La caméra montre et elle n’explique rien, elle donne à voir d’un point de vue qui est rare à la télé : elle n’est pas avec les flics ou protégé par eux. Elle est là comme un manifestant assistant à la scène. Elle témoigne.

C’est un peu comme le film de Benoît "Jeune france...".

Bien sûr il ne faut pas faire que ça, et là je suis d’accord avec Julien.
Et justement il faut gagner en vitesse dans la fabrication de ce qu’il propose.
Ce que je veux dire c’est qu’en cas d’un fort mouvement social comme celui sur le cpe, il faut que cela devienne une priorité pour le comité de rédaction et pour tv bruits.

Sur le forum : les fachos s’agitent en ce moment (le personnage qui s’exprime parle de "tonfa", j’ai du chercher sur google pour savoir que c’est ce baton à manche qu’utilise les flics), ils sont peu mais s’incrustent partout.

Julien :

Jean-Luc je comprends ta démarche, et on perçoit bien le zèle du mec de la bac au brassard rouge, effectivement (avec le ralenti c’est encore plus évident). Sur le point de vue rare à la télé là je suis moins sûr. Oui les caméras sont souvent derrière les flics. J’ai peut-être l’air de chipoter, mais j’y ai aussi vu ces derniers jours (un bruiteur qui a la télé c’est utile pour ça !) des images de confrontations qui n’étaient pas du côté des flics. Plutôt sur le côté, des manifestants aussi d’ailleurs.
Bon enfin je crois qu’on est d’accords, je ne remets pas en cause la présence de ce film sur le site, mais c’est sûr qu’il faudrait produire, diversifier... je trouve qu’on serait assez impardonnables de pas en faire plus. C’est vachement intéressant, ce qui se passe. Et c’est aussi en produisant dans ces circonstances qu’ on construit une visibilité, qu’on gagne une reconnaissance, et un vécu commun dans la fabrication.

J’aimerais bien m’y coller la semaine prochaine, mais si je le fais ce sont mes 3 epras (+ 1 reportage prévu mardi prochain) en attente de montage qui vont en pâtir...
Je sais qu’on n’est pas nombreux, mais certains bruiteurs n’ont pas fait de film depuis longtemps. C’est une sacrée occasion de reprendre la caméra, non ?

P.S : et sur le forum, on fait quoi avec les fachos ? On laisse passer ? On modère ? Ca aussi, ça mérite réflexion...

Corentin :

Je vais relancer mes contacts juristes. Je voulais
faire un film sur le CPE version droit du travail.
Mais avec ce qui c’est passé à l’Arsenal, les profs ont
d’autres préoccupations. Il leur faut être posé pour
analyser à fond les articles. Mais bon j’ai quelques
personnes en direct que je vais ITW ce WE. Si
quelqu’un à besoin de la cam à un moment ou un autre
il m’appelle.

Jean-Luc :

J’ai nettoyé et j’ai fermé le forum sur cette page...
NB : une idée : et si ce genre de discussion que l’on a entre nous on les mettait sur le site ?

Julien :

Ah oui, mettre nos échanges sur le site, ça me paraît une démarche alternative en soi. Les médias n’ont pas coutume d’exposer leurs doutes, ils sont omniscients et "objectifs". Donner à lire humblement les questions qu’on se pose, et aussi notre fragilité. Ca pourrait aussi donner envie à des gens de nous rejoindre, sait-on jamais...
Faudrait juste expurger du texte mes références aux epras... un peu ésotérique vu de l’extérieur.

Sabine :

Oui, je pense que c’est aussi en produisant dans ces conditions, dans le moment vécu, peut être aussi dans l’urgence, que tv b peut retrouver une certaine confiance dans sa utilité et surtout du plaisir .
Mais focaliser la discussion sur un film c’est oublier la dimension flux de tvb en tant que média. C’est pas un film qui fait la télé , c’est l’ensemble des films et des points de vue qu’ils proposent, c’est le support lui même, la façon dont il se définit, (oui à publication de la discussion), c’est les liens qu’il établit sur le monde , c’est (peut-être) ce qu’il intègre d’images de l’extérieur.

Sabine :
Il y a eu une conf par un gars de la CGT au début du mouvement. Si je lui mets la main dessus, je le contacte pour un truc genre le CPE expliqué à ma fille, c’est ça ? Qui est d’accord pour filmer et monter ?

18/03/06

André :

« mettre nos échanges sur le site »
Ca c’est une bonne idée...!!!

Pour ce qui est des tonfa, euh c’est pas d’hier, ça fait déjà quelques
années et elles sont totalement généralisées.. J’avais évoqué ça sur truc il y a au moins trois ans...La
police municipale l’utilisait déjà...

J’étais hier, jeudi, à la manif, avec des lycéens et des lycéennes, (parce qu’il
faut insister sur la présence des filles !!!)
Une impression que l’avenir, s’il y en a un, et même s’il est fragile,
est là...
Ca donnait une pêche...

Le soir, vers 18h des jeunes bloquaient, puis débloquaient la rue en
face de Castella tout ça assez mollement. Après discussion ils décident de débloquer....
Quelques minutes après, une Ferrari déboule, et là, les jeunes
rebloquent à nouveau...La Ferrari, quand même pas...!! Une fille
gueule "Ah ça ira, ça ira"...

Plus tard les CRS disperseront les jeunes avec une violence
démesurée...démontrant comme d’hab que face à des gamins qui
chahutent, la société ne sait qu’envoyer les CRS, quelle imagination !

Et là, plein de gens , avec des téléphones portables, des appareils de
photos, même des caméscopes, font des images parfois au risque de s’en
ramasser une de la part des flics...

Je me disais qu’il faudrait avoir sur soit des petites cartes de
visites,avec dessus les coordonnées de TV Bruits, proposant aux gens
d’éventuellement diffuser leurs images...

Bon c’est une idée comme ça...

Pour ce qui est des questionnements de Julien, d’abord l’idée de
publier ces échanges sous une forme ou une autre me semble essentielle...(pourquoi ne
pas ouvrir carrément un forum sur tvbruits, tel que j’en ai préparé un
sur http://www.ag-toulouse.abri.org/forum

Mais ce qui m’interroge, c’est l’absence de point de vue dans ce
qu’évoque Julien... Je veux dire du point de vue de celui ou celle qui
filme...

Face à une manif, face à une répression quelles sont les
interrogations que tu as, toi, qu’est-ce qui te touches toi, perso ? comment vois-tu les
choses, où sont tes émotions, comment les filmer ?

A te lire, tu sembles te réfugier dans un "rôle" à jouer, comme si tu
avais peur de toi-même, comme si ce que tu ressentais , toi, n’étais pas
digne d’intéresser les gens...

Je crois qu’on doit se dire en regardant un document, tiens ça c’est
Jean-Luc, ça c’est Julien, etc. Tout le contraire de ce qu’on voit au
JT, ou rien ne dépasse, ou tout est homogène, sans goût...

Jean-Luc dit la "caméra montre, elle témoigne", mais c’est pas la caméra, c’est celui ou celle qui est "derrière" la caméra, qui montre et témoigne.. Faut
assumer... ;=

Bon, c’est juste des gamberges en passant...

Bref, le débat que vous avez là est trop rare, c’est peut-être la
situation qui fait que ça émerge comme ça...
Alors vive la situation...

Julien :

Gloups ! Pas simple ce que tu soulèves... après avoir sondé ma psyché, j’essaye de répondre le plus clairement possible.

J’ai promené mon micro dans pas mal de manifs ces dernières années. Je suis souvent partagé entre l’enthousiasme et l’espoir qu’une mobilisation peut m’inspirer (surtout quand elle est massive, fervente et qu’elle ne suinte pas la tristesse) et un terrible sentiment de répétition, l’impression qu’on tourne en rond. Le rassemblement galvanise, mais je me méfie un peu de l’effet "groupe en fusion" qui peut conduire à s’illusionner sur sa propre force, sur l’impact de ce qu’on est en train de faire (ça vaut d’ailleurs hors manifs pour des groupes militants plus réduits, qui peuvent se retrouver pris dans leur entropie).
Ce(ux) qui environne(nt) la manifestation me saute(nt) à la gueule à chaque fois, je veux dire ceux qui n’y participent pas, ceux qui vaquent par exemple à la frénésie consumériste (l’image est toujours frappante surtout quand les manifs s’immobilisent place du capitole, avec ces cafés et ces commerces tout autour). Qu’est-ce qu’il y a dans leur tête ? Comment les convaincre, comment faire pour leur donner envie d’agir ? C’est naïf ? C’est vain ? Si c’est le cas on est dans un ghetto, et une grande partie du sens de ce qu’on fait s’effondre pour moi, sachant qu’on se pose comme une télé "d’émancipation"...
C’est le même truc qui m’a travaillé quand il y a eu cette manif’ en novembre dernier, partie du Mirail jusqu’au Capitole, avec ces jeunes du quartier massés au pied des immeubles, qui regardaient passer ces gens qui manifestaient POUR EUX ET EN LEUR NOM, sans se joindre au cortège...
Maintenant c’est ça que je voudrais interroger quand je fais un reportage sur une manif. A part le jour de cette manif’ de novembre dernier, je ne l’ai jamais fait... mais c’est pas désespéré.

Après tu parles de "rôle à jouer"... ben oui j’ai un rôle à jouer, et quand je m’interroge sur ce qu’il faudrait produire je m’interroge sur la nature de mon rôle (et du nôtre). Ca je l’assume complètement, je vois pas bien en quoi ça s’oppose au ressentir ! Ce que je ressens moi c’est ce cloisonnement, cette répétition, et c’est ça qui oriente mes propositions de productions.
Je te rejoins sur "ça c’est Jean-Luc, ça c’est Julien etc." qu’on se dirait en regardant un document... mais je crois bien que c’est déjà le cas. Dans les films que fait Jean-Luc y’a effectivement une manière, une sensibilité qui lui appartiennent. Ca je ne le récuse pas du tout... Ce que j’ai proposé c’est peut-être ma manière à moi. Je crois qu’il y a la place à TVB pour une pluralité d’approches. On sera même plus pertinents si on arrive à cette pluralité, avec des choses qui parlent aux mouvements, qui leur tendent un miroir, et des choses susceptibles de parler à ceux qui n’y sont pas. Je dis "susceptibles" car il faut rester prudent, il y a toujours une marge entre l’intention de l’auteur et la réception ("l’oeuvre ouverte") de "l’oeuvre", et c’est tant mieux...

Bon, voilà. Sinon l’idée de donner des petites cartes TVB aux gens qu’on voit filmer me paraît très bonne... faudrait en retirer, de nos petites cartes oranges.

19/03/06

Julien :

C’est quoi une télé alternative ? Suite... c’est quoi une télé alternative quand elle décide de diffuser ses contenus sur le web ? Quel type de contenu elle peut apporter, par rapport aux vidéos mentionnées ci-dessous ?

— -
Des dizaines de petites vidéos prisent pendant les manifs, les actions ou les occupations circulent sur les blogs et les sites web qui participent à la mobilisation contre le CPE. Le mouvement réel dépasse la critique des médias : il fait sa propre télé... Petite sélection de Vcast de ces derniers jours par la rédaction de l’infoblog de samizdat.net.

16 mars - Un jour passée avec les étudiants de Marne-La-Vallée à l’occasion de la grève contre le Contrat Première Embauche. Laboratoire comme tant d’autre pour l’expression et le débat contradictoire, la grève et ses modes d’action, entre intérêt personnel et intérêt général. Vidéo envoyée par Fabulous. Voir sur Daily Motion (http://www.dailymotion.com/video/78802). Ou télécharger sur Videobase (http://videobaseproject.net/video79.html).
D’autres video sur les evenements d’hier se trouvent aussi a regarder sur notre infoblog (http://infoblog.samizdat.net).—

Mathieu :

Les cahiers du cinéma s’enfoncent...
A lire l’édito des cahiers du cinéma du mois de mars par jm frodon. Pour lui "Le plafond de verre" de Yamina Benguigui (docu sur le racisme et la discrimination à l’embauche en france) et "l’Accord" de nicolas wadimoff (docu sur la tentative de Genève d’un groupe d’intellectuels juifs et arabes pour relancer les négociations pour la paix entre Palestine et Israël) ne sont pas des films ! Et donc ils n’ont pas voulu faire de papier sur ces films. Ce n’est pas du Cinéma avec une majuscule ce sont des produits de télévision qui n’utilisent la diffusion sur grand écran que pour élargir leur audience et bénéficier du lustre et de l’anoblissement de la diffusion en salle. Autrement dit c’est pas du l’art... Le fait qu’on aime pas ou pas la forme n’obligeait pas à une telle condescendance, et au mépris et la gravité et de l’urgence des problèmes abordés.
Ou commence l’art ? Où commence le cinéma ? La fonction sociale de l’image est encore une fois évacué au prétexte d’un soi-disant manque de profondeur intellectuelle.
C’est vrai qu’on retombe sur le clivage reportage/documentaire. Le reportage serait du sous- Documentaire . Je suis un peu d’accord évidement avec la distinction entre du flux tele et une oeuvre mûrie et réfléchie, mais quand on voit quel cinéma les cahiers encensent encore aujourd’hui (un couple parfait de nobuhiro suwa, thème : incommunicabilité homme femme de nos sociétés bourgeoises , cirage de pompes au cinema frônçais nouvelle-vaguo-pascalbonitzerien.......)
Enfin c’est une question à débattre (pas les cahiers , eux on s’en fout, mais sur la valeur cinématographique (avec ou sans majuscule ,,je sais plus trop....) des images)
[à moins qu’on s’en foute aussi après tout, de donner une valeur estetico éthique à ce qu’on fait...]

Jean-Luc :

André, quand je dis que la caméra témoigne, je sais très bien que c’est moi qui suis derrière et qui choisit sa place. Mais ce que je veux dire c’est que c’est elle qui enregistre les images. J’ai souvent des surprises au montage (en bien ou en mal), j’y découvre des trucs que je n’avais pas « saisis avec mon cerveau, ou seulement devinés » au tournage.
D’autant plus que ce n’est pas de la fiction... On ne prévoit pas grand-chose.
L’écran LCD de la caméra, quand je peux l’utiliser m’aide beaucoup. Surtout quand mes yeux dégorgent les lacrimos...

Je réfléchis beaucoup sur le point de vue, sur la place de la caméra lors des manifs ou des actions. J’en ai filmées tellement ces derniers temps...
J’ai fait un article à ce propos sur mon site kinoks.org :
http://kinoks.org/article.php3?id_article=39

J’éprouve une sorte de lassitude, ou bien je trouve cela de plus en plus difficile. En même temps il me semble que c’est important.
Que filmer (sons et images) ? J’ai de moins en moins envie de faire des interviews...
Je n’ai pas non plus envie de montrer tout. Pour moi tout c’est égal à rien. Cela oblige à faire des choix, d’autant plus s’il n’y a pas de discours ou d’interviews pour expliquer.

J’ai un petit projet dans la tête depuis quelques semaines c’est de ne filmer que les passants en leur demandant ce qu’ils voient avec le son de la manif qui passe derrière.

Samedi à la manif j’ai focalisé sur le camion CGT, celui qui dégorgeait dans tous les sens aidé par le vent des flopés de papier. J’ai de quoi faire un petit film. J’ai fait une seule autre image c’est marchant au milieu des lycéens et lycéennes. Pour poser le moment en début de ce film ?

Des personnes m’ont contacté pour voir si Tv Bruits était intéressée par des choses filmées avec caméras ou portables lors des incidents avec l’extrême droite à l’Arsenal ou place du Capitole... J’ai filé mon mel.

Il me semble que c’est aussi le rôle de Tv Bruits de diffuser ce genre de témoignages (en masquant les visages). Bien sûr il ne faut pas faire que cela...

Alexandra :

Petite expérience à mener à Toulouse : la Médiathèque José Cabanis
Les documentaires sont éparpillés sur deux étages : le cinéma du réel au 3° étage et le reste au 1°. Pourquoi ne pas avoir rassemblé tous ces documentaires ensembles ? Réponse d’un employé : le cinéma du réel regroupe des documentaires de réalistaurs se considérants commes artistes et le reste non. Donc pas art ? Pas dignes d’être exposés au même titre que les autres ? A-t-il fallu trouver une justification quelconque pour pallier au manque de place de la section DVD ?
Quoi qu’il en soit, ma distinction entre le reportage et le documentaire réside dans le fait du " je traite un sujet en trois minutes quarante pour qu’il soit rapidemment diffusé, quitte à faire des raccourcis " à la différence du documentaire qui est censé enquêter, recouper, exposer des informations ( dans les grandes lignes ), prendre le temps de, et que la valeur sociale des images a tout autant sa place qu’une réflexion intellectuelle entre intellectuels...
Je n’ai ni vu Le Plafond de verre, ni L’Accord, mais le propos des Cahiers me semble dépassé. Ou déplacé.

Corentin :

Je ne suis pas sur que le reportage s’exonère d’un
recoupement d’information du moins dans sa définition.
C’est le propre de la démarche journalistique. La
différence consiste plutot à vouloir présenter un fait
de manière concise et dite "objective" ce qui entraine
tous les travers que l’on connait.

La démarche documentaire fait appel en effet à plus de
temps, mais surtout à une écriture, à un
point de vue de l’auteur.

Néanmoins (j’en reviens au débat qui nous intéresse
tous) c’est peut être là ce qui doit caractériser
nos productions. Vis à vis d’un sujet apporter son
regard personnel sans pour autant oublier la démarche
journalistique qui demande une certaine rigueur vis à
vis des informations que l’on donnent.

Ces 2 aspects constituent bien des éléments en
opposition avec la télévision publico-commerciale,
1 - la subjectivité de l’auteur, le choix du sujet et
le choix de son traitement est conditionné par un
désir
et non par une commande.
2 - Une vraie démarche critique envers les données
recueillies.

PS : Les cahiers du cinéma sont coincés dans leur ciné
des années 60 GodaroRommelien comme le marron dans le
cul d’une dinde.

Jean-Luc :

Bon je vais mettre tout cela sur le site, ouvrir une rubrique débat ?

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5 commentaires

  • L’information de masse est accablante... Répondre à leurs micro ne peut se faire naïvement. Un dessin à ce propos :
    Médias et manifestations

    J’entends à l’instant Béatrice Schoenberg annoncer que "les jeunes" demandent aussi la démission du gouvernement...mais son mari en fait partie...

    Voir en ligne : Médias et manifestations

    Répondre

    • Oui Schonberg est avec Breton.Anne St Clair avec Strauss-Kahn.Sarko est sorti avec une journaliste dU figaro,...Les exemples sont nombreux.On sait depuis lgtps que les politiques et les médias aiment forniquer,au sens propre comme au figuré.De même les industriels qui vendent le sucre et ceux qui vendent les médocs contre le diabète sont les mêmes,là aussi les exemples sont nombreux.
      Mes chers compatriotes,vive l’oligarchie et vive le libre marché.

      Répondre

  • Je regrette qu’aucun de vous ne condamne un des aspects le plus pervers des médias,la recherche systématique de l’émotionnel,quitte à mettre de côté leus but premier celui d’informer.Les images doivent faire naître l’émotion(les pauv’ manifestants gazés à plaindre ou à dénoncer,une jeune fille brûlée vive par des mecs de banlieues alors que des centaines de femmes meurent chaque année sous les coups de leur conjoint et dont on parle un jour par an lors de la journée de la femme,des histoires d’incestes à n’en plus pouvoir,...)et alors on oublie de poser les vraies questions,de faire des analyses judicieuses hors des passions.Quelles est le sociologie des jeunes,leurs aspirations,leurs propositions ?Quelle est la mentalité régnant dans les banlieues et quelles en sont ses mécanismes ?En bref je regrette le manque d’approche scientifique,d’analyses de spécialistes qui sont plus aptes à avoir une vision objective.
    Je ne remet évidemment en question la vidéo de Julien que j’ai vu sur ce site,il a ses motivations,et à bien fait de pointer du doigt l’aggréssivité injustifié des crs et de faire partager son émotion que nous revivons un peu à trevers ses yeux.Non je dénonce les médias,les grands,les puissants...
    Enfin votre démarche à tv bruits esr pleine d’espoir pour arriver à une autre information et une alternative à la désinformation !

    Répondre

  • Retour sur le traitement média du mouvement anti-CPE.

    Des vidéos en ligne sur le site de Zalea TV :

    http://www.zalea.org/article.php3?id_article=706

    Répondre

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