Crise financière, crise de l’économie réelle - une conférence de Geneviève Azam

dimanche 23 novembre 2008 , par jlg dans VIDEOS DE TV BRUITS


Geneviève Azam est membre du Conseil Scientifique et du CA d’Attac France.

Voici de larges extraits de la réunion publique organisée par Attac Toulouse le 28 octobre 2008.

1 - Le mécanisme

Introduction : la crise est glogale
Subprimes, primes, paradis fiscaux, l’endettement, dérégulation financière...
13’36’’

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2 - La propagation

Titres pourris, crise de liquidité, crise du crédit, fonds spéculatifs...
17’23’’

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3 - Plans de sauvegarde, transformation du rôle de l’État.

8’07’’

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4 - La crise financière est le fruit de l’économie réelle.

Les siphonnage de l’économie réelle par les financiers, l’économie d’endettement, attaque contre les services publiques...
9’43’’

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5 - Pour en savoir plus

Crise financière, crise géopolitique, crise alimentaire, crise écologique, crise du modèle américain, crise idéologique, crise systémique... une conférence, de Geneviève Azam et Dominique Plihon, donnée le 11 juin 2008 :

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2 commentaires

  • CE N’ESRT PAS UNE CRISE,C"EST UNE MUTATION !!!
    ==========================
    CRISE PAR CI, CRISE PAR LA !!!
    Le Monde vit un cauchemar !
    De quelque côté que l’on se tourne, on entend que jérémiades, pleurs et grincements de dents : la Grèce est en faillite, l’Espagne est menacée, la France prend ses dispositions pour ne pas subir une décote dans le jugement des agences de notation, … même le Japon, longtemps considéré comme le Samouraï conquérant et dominateur brandit, d’après le Figaro du 12 JUIN, « la menace d’une faillite d’Etat ».
    Indiscutablement le monde assiste au naufrage du dogme de la « main invisible » et du libéralisme, prôné par Milton Friedman et son Ecole de Chicago, par Hayek et autres « oracles »… et, peut être, verrons-nous bientôt une révision générale des paradigmes économiques de ces dernières décennies.
    Apparemment la thèse soutenue par Fukuyama, sur « la fin de l’Histoire »par le triomphe définitif du libéralisme, ne coïncide plus avec les réalités sordides de la conjoncture internationale.
    Car aucun pouvoir à ce jour, malgré réunions et colloques multiples du G8, du G20 et tutti quanti, n’a trouvé la panacée et les remèdes proposés, partiels, partiaux et uniformes, ne se caractérisent pas par leur originalité mais s’apparentent plutôt à un cautère sur une jambe de bois.
    Passons donc cursivement en revue les remèdes proposés :
    -  Dans les pays développés :
    Austérité
    c’est le cri unanime des gouvernants.
    - Il faut réduire la dette publique
    Et pour ce faire,
    - économiser c’est à dire dans un premier temps, procéder à des coupes claires dans les dépenses publiques en annulant, par exemple en France, la « garden party » de l’Elysée
    - supprimer des postes dans la Fonction publique et dans les cabinets ministériels et on ne remplace pas les agents partis à la retraite .

    - remettre en cause les acquis sociaux en reculant l’âge de la retraite
    Augmenter taxes et autres ressources de l’Etat.

    Et c’est ainsi qu’a été reculé partout l’âge de la retraite, révisé à la hausse les taux de la TVA…

    On ne procédera pas à une recension de toutes les mesures prises tant elles sont nombreuses, parcellaires et s’apparentent plutôt à un « inventaire à la Prévert » qu’à une politique, ainsi définie par le général de Gaulle dans se « Mémoires de guerre » : « un ensemble de desseins continus, de décisions mûries, de mesures menées à leur terme… ».

    Et cette impuissance ne doit guère étonner dans la mesure où la déification du marché a mis la politique sous sa coupe : les Etats sont aujourd’hui totalement désarmés face à ce qui est considéré comme vérité intangible, par la doctrine dominante, du « laisser faire », au point qu’une compression de personnel par une entreprise se traduit immédiatement par une hausse de ses actions en bourse.

    L’austérité pour qui ?

    On mentionnera à peine la suppression, par exemple, de la « garden party » du 14juillet à l’Elysée, la diminution du nombre de conseillers dans les cabinets ministériels, les démissions forcées de Christian Blanc et d’Alain Joyandet…économies de bout de chandelles, « poudre aux yeux pour gogos », destinée à assouvir l’instinct égalitaire du Français, réputé râleur.

    Mais à partir du moment où l’hymne à l’austérité est devenu la nouvelle pensée unique, proclamée par les élites de tous les pays, les vraies victimes ne peuvent être que les personnes soumises au pouvoir régalien et les couches les plus défavorisées de la population.

    Au premier rang figurent les fonctionnaires qui sont dans une position « statutaire et règlementaire » et donc, en principe, totalement soumis au pouvoir régalien. Leur nombre sera réduit et leur traitement gelé pendant quelques mois :
    5% en moyenne en Espagne,
    12% en Grèce,
    20% dans certains secteurs en Irlande… (1)

    Viennent ensuite :

    les salariés,
    les personnes vulnérables : les économiquement faibles, jeunes, vieux, femmes seules chargées de famille…
    C’est ainsi que
    - l’âge de la retraite est repoussée pour couvrir le déficit abyssal des Caisses
    La tva et autres taxes indirectes revues à la hausse,
    - L’allocation aux personnes seules, aux étudiants, aux handicapés… soumise à des conditions draconiennes d’éligibilité quand elle ne
    sont pas diminuées voire supprimées ;
    - pendant que délocalisations et « dégraissages » sont férocement menés pour gagner la « guerre économique »…..

    On remarquera qu’il n’est question
    Ni de taxer Le capital, qui a connu ces dernières années une hausse phénoménale, (2) il faut, au contraire, maintenir les « niches fiscales » dont la suppression suffirait sans doute à combler les déficits
    ni les bénéfices monumentaux des banques pourtant sauvées de la faillite par les Etats,
    ni de toucher au plus values acquises en spéculant en bourses,
    ni même de rogner les énormes primes des traders

    Ainsi les charges, pour résorber dettes et déficits, retombent-elles essentiellement sur les salariés et les titulaires de revenus fixes comme en témoigne, par exemple, la hausse des taxes et impôts indirects qui place riches et pauvres au même niveau !!!

    On peut donc crûment reconnaître : tous les remèdes proposés n’ont eu pour objectif que de transférer les gains de productivité vers le capital et non vers le travail.
    Et cette aberration va s’aggraver jusqu’à la catastrophe finale pour les quelques raisons suivantes :
    -  l’économie financière, dans les pays industrialisés, s’est totalement détachée de l’économie réelle et aujourd’hui on ne rentabilise plus ses avoirs que par la spéculation, c’est-à-dire que l’on ne travaille que sur l’argent qui n’est après tout qu’un moyen.
    L’Economie tourne ainsi à vide et aboutit au règne des rentiers que Keynes tenait en horreur !!!
    -  l’argent pour et par l’argent a ainsi réduit le nombre des salariés dans ces pays car les producteurs délocalisent à qui mieux mieux pour réduire leur coût de production et, partant, être en meilleure posture pour affronter leurs concurrents dans la féroce « guerre économique » ;
    la politique suivie unanimement par ces pays portent donc en elle-même les germes de son échec parce que :
    - fondée sur la croissance de la consommation, elle réduit, par leur politique de déflation, le pouvoir d’achat de leurs consommateurs,
    - et surtout, la « productivité rapidement croissante du travail du travail et du capital entraîne un excédent de force de travail et de capital. » le chômage va donc s’accroître et, avec lui, l’assiette et le montant des revenus escomptés.(3)
    Au total, « la société de travail est en crise » et Wassili Léontieff « résumait la situation per cette métaphore : quand la création de richesses ne dépendra plus du travail des hommes, ceux-ci mourront de faim aux portes du Paradis à moins de répondre par une nouvelle politique du revenu à la nouvelle situation technique » (3)
    C’est dire, en termes savants , à quel point le « travailler plus pour gagner plus » de Sarkozy est une fumisterie qui illumine son inadaptation à la conjoncture mondiale .

    -  Et nous, et nous, et nous ?
    Qualifiés, à juste titre et depuis des décennies par Samir AMIN , de « Périphérie » au service et à la remorque d’un « Centre » nous allons, pendant une brève période, bénéficier de « l’effet de ruissellement » des délocalisations menées par les pays riches et industrialisés.
    L’importance prise, par exemple, par les zones franches et l’AGOA dans notre Economie et dans l’équilibre de notre balance commerciale en est la preuve irréfutable.
    Mais il nous faut nous persuader qu’il s’agit là d’un effet éphémère car les entreprises des zones sont, par nature, des « entreprises balladeuses » prêtes à déménager dès que les coûts de production sont plus favorables ailleurs.
    Ainsi, par une ruse de la conjoncture, la concurrence est aujourd’hui transférée entre pays pauvres !!!
    Faut-il, dans ces conditions, renoncer à toute politique économique libératrice ?
    Il est certainement temps, en cette époque de remise en cause de toutes les idées reçues, d’en finir avec notre propension au mimétisme et au suivisme et de tracer notre propre voie ;
    La tragédie de pays pauvres, et surtout des pays africains, est d’avoir
    -  toujours négligé ses paysans en privilégiant les cultures de traites, monopoles des grandes compagnies coloniales :
    « ….la terre ne vaut rien chez nous parce que les prix des produits agricoles sont désespérément bas….Le jour où l’on rémunérera au juste prix le travail de la terre, on verra celle-ci devenir un facteur réel de production… » (4)
    -  suivi aveuglément
    les foucades des Institutions de Bretton–Woods , à l’origine des « éléphants blancs », de « l’ajustement structurel… , qui ont causé notre endettement et l’enrichissement de nos satrapes…
    Avec l’irruption de l’écologie dans les débats politico économiques, avec la croissance fondée sur l’automobile, les terres cultivables empoisonnées par les pesticides et rétrécies par les autoroutes deviennent aujourd’hui la denrée rare.
    Aussi assistons nous, chaque jour, à une flambée des prix des denrées à alimentaires et, de par le monde, à une « razzia sur les terres arables » : les controverses brûlantes sur l’Affaire Daewoo auraient dû provoquer chez nous un profonde réflexion qui ne se serait pas cantonnée à la sacralité de la « Terre des Ancêtres » .
    Le moment est venu de s’imprégner de la pensée de deux grands économistes :
    -  Samir Amin :
    « …L’alternative est donc : accepter le développement mondialisé tel qu’il est, avec tout ce qu’il suppose, ou tenter de mettre en œuvre des politiques de développement autocentrés nationales et populaire, qui agiront comme des forces appelées à refaçonner à la fois les sociétés nationales et le système mondial…L’alternative est donc mondialisation ou élargissement d’une marge d’autonomie pour les peuples , les Etats et les nations, c’est-à-dire, au profit des classes populaires… » (5)
    Keynes/
    « …Si les nations pouvaient apprendre à maintenir le plein emploi au moyen de leur seule politique intérieure…il ne devrait pas y avoir de force économique importante propre à dresser les intérêts des divers pays les uns contre les autres… »(6)
    Et notre conclusion sera : voici revenu le temps des Physiocrates, de Marx, Keynes et Samir
    Amin….
    Pierre Ranjeva

    ===============================================
    1) « « Le Monde Diplomatique »-juillet 2O10
    2) Le nombre de milliardaires en dollars est passé de 792 en 2008 à 1011 en 2009.
    3) André Gorz : « Métamorphoses du travail » et autres ouvrages et publications.
    4) D. Etounga-Menguelé « L’Afrique a-t-elle besoin d’un ajustement culturel »
    5) Samir Amin : « La faillite du développement en Afrique et dans le Tiers-Monde »
    6) J.M Keynes : « Théorie générale… »

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  • LA CRISE MONDIALE

    « Un mal qui répand la terreur (...).
    Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés »
    (La Fontaine). On ne peut plus le nier ! L’économie mondiale est en crise. Hommes politiques, spécialistes et « augures » sont unanimes à le vociférer. Seule reste à préciser son ampleur : récession aussi grave que celle de 1929 ? Tsunami général qui va mettre le monde à genoux ? Nul ne le sait et les économistes qui, depuis quelques décennies, ont tenu le haut du pavé commencent eux-mêmes à être « atterrés » et à douter de leur « science » !!!
    Sur ce corps malade se penchent médecins et vendeurs de potions magiques, avec leurs remèdes, qui n’arrivent guère pourtant à ralentir les progrès de la maladie :
    - « purgare », « seignare »… recommandent les mondialistes convaincus que le monde est engagé dans une « guerre économique » et qu’il faut, à tout prix, « être compétitif »
    - erreurs, répondent les orthodoxes au nationalisme à « géométrie variable », ll faut défendre nos producteurs nationaux (le made in France) pour sauvegarder l’emploi…
    plus que jamais est justifiée cette conclusion de Keynes, dans sa « Théorie générale … » :« … ce sont les idées et non les intérêts constitués qui, tôt ou tard, sont dangereuses pour le bien comme pour le mal ».Comment le monde en est-il arrivé à cette voie sans issue ? Peut-on parler d’idées fausses et, à travers les querelles doctrinales, de paradigmes toxiques ? Comment les pays pauvres et « sous-développés » pourraient-ils éviter de sombrer avec les « riches » qui, jusqu’à ce jour, se sont comportés en « donneurs de leçons » ? Telles sont les questions auxquelles nous sommes aujourd’hui confrontés.
    -Idées reçues et discussions sur les paradigmes :
    Avant de développer ce titre, il est peut être salutaire de poser cette question hétérodoxe, avec Bernard Maris, aux économistes patentés :« Voilà la vraie question : pourquoi pouvez-vous dire n’importe quoi ?Pourquoi l’Economie, Science, avec ses fastes, ses Nobel et ses pompes, est- elle autorisée à raconter les plus invraisemblables fantasmagories ?Les médecins n’ont pas la liberté de se tromper, les ingénieurs, les conducteurs de train même qui risquent la prison, et les économistes auraient tous les droits…et mentir en toute honnêteté d’expert ? »(1) Chez les économistes « un pur trouve (donc) toujours un plus pur qui l’épure » !!! voire comme le reconnaissait Jacques Attali , un économiste est « celui qui est toujours capable d’expliquer le lendemain pourquoi la veille il disait le contraire de ce qui s’est produit aujourd‘hui »(1).Il n’est « évidement pas possible, dans le cadre de ce bref article, de procéder à une recension de toutes les doctrines ; aussi nous bornerons-nous à nous référer à quelques auteurs qui ont réellement exercé une sorte de « magistrature » et qui, à ce jour, marquent encore les différentes « Ecoles » de leur pensée :
    - Adam Smith, Walras et Max Weber.- Adam Smith : considéré par nombre d’économistes comme le « père de l’Economie Politique » et dont les aphorismes « l’égoïsme de quelques uns font le bonheur de tous » et « la main invisible » sont repris « ad nauseam » par nos « intellectuels » qui se piquent d’Economie.
    - Léon Walras, maître de l’Ecole de Lausanne, qui a mathématisé l’Economie Politique et donné naissance à une flopée d’Ingénieurs-économistes de l’Ecole des Mines avec, comme archétypes, les Malinvaud , Allais etc … Il est le premier à avoir posé MATHEMATIQUEMENT « la main invisible » dont Adam Smith et Montesquieu eurent l’intuition et dont se gargarisent encore les économistes « distingués » malgaches (1)
    - Max Weber un « touche à tout » plus sociologue qu’économiste mais dont la thèse sur la « frugalité et le puritanisme huguenot » qui ont permis « l’accumulation primitive »- source du capitalisme », reste vivace jusqu’à nos jours.
    Il y a tout lieu de croire que ces doctrines, qui ont fondé l’Economie sur le rôle des individus et la seule concurrence, ont fortement influencé, jusqu’à nos jours, les politiques des Etats dits libéraux et inspiré nombre de recommandations des institutions de Bretton -Woods et de l’OCDE…
    L’économie étant la « science » où l’on peut opposer deux experts, oracles ou gourous, comme dans un match de catch, d’autres « spécialistes »t se sont élevés contre cet individualisme forcené, qui fait fi du social.
    Nous citerons sans être limitatif :
    - Marx, Samir Amin, René Passet et Bernard Maris...
    - Marx a développé une autre vision : ce n’est pas la frugalité ou la vertu huguenote qui a permis« l’accumulation primitive » mais la « dépossession des terres »de la paysannerie par les puissants : dépossession des paysans anglais par les « enclosures », des paysans irlandais au profit des conquérants « landlords » anglais et, pour couronner le tout, l’extermination des Amérindiens lors de la colonisation américaine. (2)Ainsi furent pris en compte le social et « la lutte des classes ».
    - Samir Amin se reconnaît d’emblée marxiste. Il entend par là à « partir de Marx » et n’est donc ni « marxien », ni marxologue » ni « néo marxiste »(2). Pour cet économiste du Tiers –monde, « la charité, l’aide, l’humanitaire qu’on veut substituer à l’internationalisme, compris comme solidarité dans les luttes, ne contribuent qu’à la consolidation du monde tel qu’il est, ou pire, à l’engager dans la construction de l’apartheid à l’échelle mondiale » (2). Il met en épigraphe « le capitalisme sénile » dans lequel vivent les puissances oligarchiques du monde actuel.
    - René Passet et Bernard Maris font tous deux preuve d’un pessimisme réel face à l’évolution de notre monde et le premier n’hésite pas à sonner l’alarme : « le monde est en pleine mutation…et pourtant nos « responsables politiques » continuent de penser et de diriger selon des concepts périmés .Il persistent à croire à l’irréversibilité et à l’universalité d’un système qui se prétend libéral…Pourquoi doit-on dès lors penser et agir autrement ? Pourquoi est-il urgent de renverser la démarche libérale en plaçant l’homme et le vivant au cœur de toute activité économique pour construire une autre société ? » (3)
    - B .Maris, quant à lui, verse tout bonnement dans le désenchantement et le sarcasme en concluant ainsi l’un de ses plus tonitruants ouvrages : (4)« Mais faisons un rêve : lorsque l’économie et les économistes auront disparu, ou du moins auront rejoint « l’arrière-plan », auront aussi disparu le travail sans fin, la servitude volontaire et l’exploitation des humains. Règneront alors l’art, le temps choisi, la liberté. Qui rêvait ainsi ? Keynes le plus grand des économistes. »
    Ce capharnaüm doctrinal et conjoncturel, qui paralyse et stérilise les « pays industrialisés », sera-t-il l’occasion, pour les « Pays les Moins Avancés », de revoir tant leur mode opératoire que leur mode de penser et de s’affranchir de leur « aliénation intellectuelle » et de leur condition « d’Etats-Clients » ?

    - Quid des Pays les Moins Avancés ( PMA)
    Le centre du monde bascule « l’Occident n’imposera plus ses vues, l’Asie en général et la Chine en particulier sont en train de bâtir une nouvelle organisation du monde … »(4)Mais cette mutation elle-même, qui s’étendra sur la « longue durée », ne manque guère de soulever de sérieuses inquiétudes :- la Chine , Etat déjà le plus pollueur du monde, nt risque t- el le pas de succomber à la fièvre consumériste et au culte de l’argent qui ont affaibli l’Occident ? Fondera t- elle sa croissance sur l’automobile et, partant, sur le développement des autoroutes consommatrices de terres cultivables ?Avec prés de 17% de la population mondiale et moins de 10% des terres cultivables ne sera t- elle pas tentée un jour, à accroître son « espace vital »…
    Au total la Chine, comme les pays « périphériques » d’aujourd’hui , recherchera t- elle la « croissance »qui se solde finalement en « croissance appauvrissante » que dénonçait l’économiste Jadig Baghwati ou sera-t-elle la locomotive du développement pour les Nations de Tiers-Monde ?
    Mais « autant en emporte le vent », des innovations surgissent qui permettent d’espérer. Elles n’ont à ce jour que la portée d’un lumignon mais sont grosses d’avenir : ainsi le minuscule Royaume du BOUTHAN n’évalue plus sa richesse en termes de produit intérieur brut (PIB) mais en termes de bonheur (BNB : bonheur national brut) donnant ainsi la priorité au partage et au bien-être du peuple.
    Conclusion
    Dans cette profusion de confusions et d’incertitudes, une question vient à l’esprit : quid de Madagascar, cette petite île, placée à la périphérie du monde et entraînée hélas dans un maelstrom mondial qui la submerge ?
    Après tous les malheurs que nous ont causés les remèdes et recommandations du FMI et de la Banque Mondiale, il est plus que salutaire que nous sortions de notre mimétisme et de notre aliénation et de penser nos problèmes DANS UNE PERSPECTIVE MALGACHE ET EN FONCTION DES POSSIBILITES DE NOTRE PEUPLE. NE NOUS LAISSONS PLUS INFLUENCER !!!
    Historiquement , notre pays a vécu une tragédie dont Il ne s’est pas relevé : l’intrusion brutale d’une puissance étrangère, conquérante et dominatrice au moment où il s’efforçait de se constituer en NATION ;car une Nation n’est pas une « donnée immédiate de la conscience » mais suppose, comme dit Renan, « le désir clairement exprimé de continuer de la vie commune » ce que le conquérant s’est efforcé d’empêcher, jusqu’à ce jour, par tous les moyens ! NOUS DEVONS DONC ETABLIR , comme le recommande Marcel Mauss « UNE TRADITION QUI FAIT LA NATION »
    Faute de cette tradition nous serons condamnés à rester un ETAT PERPETUELLEMENT INSTABLE ET DESTABILISABLE .
    A l’évidence des propos aussi cursifs que le nôtre ne peuvent comporter de conclusion définitive. Aussi terminerons- nous par ces remarques désenchantées de KEYNES , le plus grand économiste de notre temps :
    « Ainsi l’auteur de ces essais, malgré tous ses coassements, continue d’espérer et de croire que le jour n’est pas loin où le Problème Economique sera refoulé à la place qui lui revient : à l’arrière- plan »(5)
    Ou plus sarcastiquement avec Bernard Maris : « A quoi servent les économistes, dira t- on dans cent ans ? A faire rire. »(1)
    Quoi qu’il en soit, de plus en plus nombreux sont les INDIGNES qui revendiquent le passage DE L’AUMONE AU DROIT, DE LA CHARITE A LA JUSTICE

    Pierre Ranjeva
    1)-« lettre ouverte aux gourous de l’économie qui nous prennent pour des imbéciles ».
    2)- « sur la crise- sortir de la crise du capitalisme ou du capitalisme en crise »
    3)-« l’illusion néo-libérale
    4)-Hakim El Karoui : réinventer l’Occident
    5)-Essays in persuasion.

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